Voici un interview de Mme Sophie Lamy pour cerner au mieux ces objectifs d'éditions notamment de la jeunesse de certains auteurs dont je partit à qui elle donne la chance et l'oppurtinié de ce faire connaître dans le milieu littéraire voici donc le dit interview copié sur ce site ; http://www.linternaute.com/sortir/livre/publier/chat/chat.shtml :
Bonjour Sophie, quel est votre parcours ?
J'ai fait des études d'édition et j'ai un DESS Multimédia. Ensuite, j'ai directement démarré comme assistante d'édition puis éditeur chef de projet (pendant 10 ans).
Comment vous êtes-vous lancée dans l'édition en ligne ?
Après un parcours comme salariée, j'ai souhaité créer ma propre maison d'édition, et, qui plus est, en ligne.
Comment fonctionne votre maison d'édition ?
Bien... même très bien !
Qu'est-ce qui différencie votre maison d'édition des maisons d'édition traditionnelles ?
La différence avec l'édition traditionnelle, c'est le réseau de diffusion, qui est quasi exclusivement en ligne.
|
"J'ai souhaité créer ma propre maison d'édition"
|
"Réseau de diffusion en ligne" pour une maison d'édition comme la vôtre : cela veut dire comme "Amazon" ?
Oui, comme Amazon mais aussi la Fnac, Alapage, Chapitre etc.
Vos publications sont-elles seulement destinées à être lues sur le net ?
Non, pas du tout. Il y a une librairie en ligne, qui permet d'acheter des ouvrages papier.
Et ce qui vous différencie de celles qui font de l'édition en ligne ?
C'est dur de répondre comme ça. Chacun a ses particularités, en commençant en amont sur le travail des textes proposés jusqu'à, en aval, la commercialisation.
Quel genre d'auteurs éditez-vous ?
Tout type d'auteurs, dans la mesure où le texte est intéressant et qu'il trouvera un public. Je ne publie pas de livres de jeunesse ni de BD.
Vous vous présentez comme maison à compte d'éditeur et pourtant vous demandez presque 800 euros pour la mise en page du manuscrit. Pour rentrer dans ses frais, un auteur devra donc vendre autour de 4 000 exemplaires. Vous ne prenez donc aucun risque !
Je n'écris nulle part que je suis un éditeur à compte d'éditeur. Au contraire, mon site est très clair à ce sujet. Le mythe du risque que prend l'éditeur me fait rire. Si les auteurs inconnus d'aujourd'hui doivent trouver un mode d'édition alternatif au compte d'éditeur, c'est bien que peu d'éditeurs à compte d'éditeur prennent des risques.
Pourquoi faire payer les auteurs alors ?
|
"C'est un milieu difficile et les places sont chères"
|
Un éditeur, pour rentrer dans ses frais, doit vendre environ 1 500 exemplaires d'un ouvrage. Vous comprenez qu'un auteur inconnu, dont on espère vendre, au mieux 500 exemplaires (et encore, avec de la chance) ne permettra pas à l'éditeur de vivre.
En ce cas, qu'est-ce qui vous différencie du tout-venant des éditeurs à compte d'auteurs?
Rien, sauf la qualité du travail effectué et l'honnêteté des tarifs que je pratique, ce qui n'est pas courant dans ce milieu.
Pourquoi avez-vous donné le nom de "Jet d'encre" à votre société ?
Une idée qui m'est venue lors de mes brainstormings pour trouver un nom à la société.
Combien de temps avez-vous mis pour créer votre maison d'édition ?
J'ai commencé à y réfléchir un an avant de la créer. Cela m'a pris 3 mois à plein temps pour finaliser le projet.
C'est donc simple ?
Non, je ne pense pas. Je pense même que c'est un casse-pipe si on ne connaît pas parfaitement le milieu et son fonctionnement.
Quels sont à ce jour vos livres les plus vendus et à quelle échelle ?
Mon plus vendu, c'est "Souvenir de guerre, 1914-1918", sorti en avril 2007. J'en ai vendu 30 exemplaires.
|
"Seul 1% des auteurs inconnus sont publiés à compte d'éditeur"
|
Avez-vous l'ambition que votre boîte devienne une grand maison d'édition ?
Oui, éventuellement.
Quels sont les conseils que vous donneriez à un jeune qui veut travailler dans l'édition ?
De suivre une formation, de faire beaucoup de stages, et de savoir que c'est un milieu difficile aujourd'hui et que les places sont chères.
Si je souhaite me faire éditer, quelles ont les démarches nécessaires ?
ll faut envoyer votre manuscrit et attendre une réponse de l'éditeur.
Faut-il avoir des pistons pour percer dans le secteur de l'édition ?
Non, pas forcément, mais avoir fait des études dans ce domaine aide fortement.
Faut-il prévoir un budget important pour faire un livre ?
Ca dépend uniquement du nombre de signes de l'ouvrage (et de l'éditeur choisi).
Je viens de terminer mon premier livre, et je souhaiterais le faire éditer. Quels conseils me donneriez-vous ? Passer par un agent littéraire, par une maison d'édition comme la vôtre, ou démarcher en solo les maisons d'édition "traditionnelles" ?
Tout est possible. Je vous déconseille vivement l'agent littéraire, il ne vous apportera rien et son rôle est encore très marginal en France. Vous pouvez envoyer votre manuscrit à des éditeurs classiques ou à compte d'auteur. Il faut savoir que les éditeurs "classiques" mettent plusieurs mois à répondre et que seul 1% des auteurs inconnus sont publiés à compte d'éditeur.
Est-ce plus difficile de s'affirmer dans ce secteur lorsqu'on est une femme?
|
"ce milieu est très féminin"
|
Non, ce milieu est d'ailleurs très féminin.
Quelles sont les qualités premières que vous recherchez chez un auteur inconnu ?
Une histoire bien ficelée et un style fluide.
Avez-vous déjà, ou avez-vous le projet d'écrire vous-même un livre ?
Non, pas du tout.
Une maison d'édition en ligne, cela favorise la conquête de nouveaux marchés francophones ?
Oui. J'ai pas mal de visite d'internautes canadiens, belges, ou des pays du Maghreb.
A quand le livre numérique que l'on pourra emporter partout avec soi et dont la lecture sera plus agréable ?
Il existe mais ne fonctionne pas encore très bien. De plus, il semblerait que le marché français ne soit pas encore prêt.
Sur quels critères choisissez-vous un livre?
Sur des critères de cohérence, d'histoire intéressante.
Quels sont les principaux écueils à éviter lorsqu'on rédige ?
Il y en a beaucoup. En vrac : les répétitions, les incohérences, etc.
|
"Mon but, c'est de donner l'opportunité à un auteur d'être lu."
|
Combien recevez-vous de manuscrits par mois ?
Une cinquantaine.
Entre nous, quel but poursuivez-vous avec votre maison d'édition ?
Mon but, c'est de donner l'opportunité à un auteur d'être lu et de mettre mes compétences au service de cet auteur.
L'édition en ligne, ce n'est pas la fin des librairies?
C'est dur de répondre, c'est très complexe. Des accords passés avec le SNE et le syndicat de la librairie invitent les éditeurs à ne pas vendre en ligne (bien que cela soit autorisé par le loi).
L'édition en ligne offre-t-elle les mêmes garanties de protection pour l'auteur, tel ISBN ?
Oui, absolument.
Pensez-vous que le livre papier a du souci à se faire ?
Non, aucun.
Vous ne trouvez pas que c'est plus agréable d'acheter un livre dans une boutique ? Et de pouvoir se faire conseiller ?
C'est une autre forme d'achat. Cela dépend vraiment des individus.
Comment défendez-vous vos auteurs, par quels biais promotionnels ?
|
"J'aurais travaillé dans la banque ou la finance si j'avais voulu faire un métier rentable."
|
J'envoie des communiqués de presse ciblés, je communique via ma newsletter. A chaque parution, je crée aussi une note d'information pour les internautes inscrits à ma newsletter. Je fais imprimer et offre à l'auteur 50 exemplaires de flyers, je référence les ouvrages dans des bases de données professionnelles.
Quel est le style littéraire en vogue en ce moment ? Et celui que les lecteurs délaissent ?
En vogue, le polar marche plutôt bien. Ce qui est délaissé aujourd'hui est la poésie, qui ne se vend pas bien du tout.
Editeur à compte d'auteur est-ce un métier rentable?
Non. On en vit, mais j'aurais travaillé dans la banque ou la finance si j'avais voulu faire un métier rentable.
Quels sont vos projets ?
Alors, un ouvrage sur le management humaniste va paraître en septembre, avec un recueil de poésie et un roman.
Merci à tous pour vos questions et merci Sophie d'être venue nous parler de votre métier.